Un regard sur l’actualité

(Traduit)

Un regard sur l’actualité – 14 mars 2025

Signature d’un accord entre le président syrien et le chef des FDS

Le président syrien Ahmad al-Shara a signé un accord avec Mazlum Abdi, le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), le 10 mars 2025.

La présidence syrienne a publié une image de la signature de l’accord. Cet accord en 8 points garantit le droit de tous les Syriens à la participation politique et à l’intégration dans les institutions de l’État. Il reconnaît la communauté kurde comme une composante essentielle de la Syrie et s’engage à protéger sa citoyenneté et ses droits constitutionnels, à déclarer un cessez-le-feu sur tout le territoire syrien, à placer toutes les structures militaires du nord-est de la Syrie sous le contrôle de l’État, à assurer le retour des réfugiés syriens dans leurs foyers, à soutenir l’État contre les vestiges du régime Assad et les éléments menaçant l’unité de la Syrie, à s’opposer aux appels à la division et aux discours de haine, et à mettre en œuvre l’accord d’ici la fin de l’année.

Selon certaines sources, l’accord comprend également des clauses secrètes qui n’ont pas été rendues publiques. Les articles de l’accord étant rédigés en termes généraux, des arrangements détaillés restent à préciser, notamment en ce qui concerne la participation politique des dirigeants des FDS, leurs rôles dans les institutions de l’État, l’intégration des combattants des FDS dans l’armée syrienne et le partage des revenus pétroliers actuellement sous le contrôle de l’organisation.

Le journal américain Journal Street a rapporté que des responsables militaires américains avaient joué un rôle de médiation entre les parties. En effet, les FDS, agissant comme une force protégeant les intérêts américains sur le terrain, ont la mission de traquer ceux qui aspirent à établir un État islamique. Les FDS ont été utilisées par l’Amérique comme une carte contre les musulmans de Syrie, un levier de pression visant à empêcher l’instauration d’un gouvernement islamique ou la proclamation du Califat. De son côté, Ahmed al-Shara est connu pour sa proximité avec la Turquie, elle-même sous influence américaine.

Mazlum Abdi : Les Américains nous poussent au dialogue avec Damas

Le 17 février 2025, le magazine britannique The Magazine a publié une interview du chef des FDS, Mazlum Abdi. Ce dernier a déclaré : « Les Américains nous encouragent, moi et les FDS, à dialoguer avec Damas et jouent un rôle de médiateur dans ce processus. » Il a également affirmé : « Lors de son premier mandat, le président américain Trump a incité la Turquie à respecter le cessez-le-feu conclu en octobre 2019. »

Selon l’interview publiée dans le numéro de mars du magazine, l’accord a été signé après la visite du général Michael Kurilla, commandant des forces centrales américaines, dans le nord-est de la Syrie, deux jours avant la signature de l’accord. Kurilla aurait alors incité les FDS à parvenir à un compromis avec Damas.

Mazlum Abdi a également souligné que les FDS font partie de la coalition internationale dirigée par les États-Unis. Il a déclaré : « Nous voulons que le gouvernement syrien intègre cette coalition et que nous travaillions ensemble. » Il a ajouté que les FDS coopéreront avec Hayat Tahrir al-Sham (HTS) pour combattre l’État islamique.

En continuant de collaborer avec les puissances coloniales, les FDS et leurs dirigeants servent les intérêts américains et cherchent à convaincre d’autres acteurs de rejoindre cette alliance pernicieuse. En tant que menace américaine contre les musulmans de Syrie aspirant à un gouvernement islamique, les FDS incarnent une vision rejetée par l’Islam, aveuglées par leur nationalisme.

Il est évident que cet accord a été orchestré par les États-Unis, dont l’objectif est de maintenir la Syrie sous leur influence et d’empêcher la résurgence d’un État islamique, comme ce fut le cas avec l’accord Sykes-Picot. Les États-Unis, avec l’appui de la Turquie, souhaitent aussi empêcher la formation d’un État kurde en Syrie.

L’ancien secrétaire d’État américain Antony Blinken déclarait déjà le 4 décembre 2024 : « Nous devons empêcher le rétablissement du califat. » Avant lui, l’ex-président américain Barack Obama affirmait le 8 août 2014 : « Nous ne permettrons pas l’établissement d’un califat en Syrie et en Irak. Mais nous ne pouvons pas y parvenir sans nos partenaires régionaux. » Parmi ces partenaires figurent les FDS, les États régionaux alliés aux États-Unis ainsi que la Russie.

L’Ouganda envoie des forces spéciales pour protéger le président du Sud-Soudan

Le 11 mars 2025, le chef d’état-major ougandais a annoncé que l’armée ougandaise avait déployé des forces spéciales dans la capitale sud-soudanaise, Juba, afin d’assurer la protection du président Salva Kiir. En effet, les tensions entre Kiir et son premier vice-président, Riek Machar, se sont intensifiées, et le gouvernement a procédé à l’arrestation de deux ministres ainsi que de plusieurs hauts responsables militaires fidèles à Machar.

Des affrontements ont alors éclaté à Nasir, dans le nord du pays, menaçant l’accord de paix signé entre Kiir et Machar en 2018. La guerre civile, qui a débuté en 2013, a déjà coûté la vie à environ 400 000 personnes.

L’armée ougandaise était déjà intervenue au Soudan du Sud en 2013, s’était retirée en 2015, puis était revenue en 2016 avant de mettre fin à la guerre en 2018. Aujourd’hui, en tant qu’alliée des États-Unis, elle intervient de nouveau pour soutenir Salva Kiir. Ce conflit interne oppose des factions alignées respectivement sur les États-Unis et la Grande-Bretagne : Machar est soutenu par le Royaume-Uni et cherche à renverser Kiir, tandis que les États-Unis, via l’Ouganda, protègent ce dernier.

Les négociations entre les États-Unis et l’Ukraine ont débuté à Djeddah, en Arabie saoudite

Le 10 mars 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu en Arabie saoudite pour rencontrer le prince héritier Mohammed bin Salman. L’objectif de cette rencontre était d’utiliser l’Arabie saoudite comme médiateur pour relancer les négociations avec les États-Unis. En échange de leur soutien militaire, Washington cherche à s’emparer des ressources minières ukrainiennes.

Lors de sa visite à Washington le 28 février 2025, Zelensky a eu une altercation verbale avec le président et le vice-président américains, provoquant une impasse dans les négociations. Il semble que les États-Unis aient délibérément humilié l’Ukraine dans le but de la contraindre à céder l’ensemble de ses ressources. Zelensky s’était dit prêt à céder la moitié des ressources minières de l’Ukraine aux États-Unis et l’autre moitié à l’Europe, mais Trump exigeait la totalité des ressources, ne laissant à l’Europe que des miettes.

Le premier cycle de négociations, débuté le 11 mars 2025 à Djeddah, s’est conclu avec un communiqué dans lequel Michael Waltz, conseiller américain à la sécurité nationale, a déclaré : « Les discussions avec la délégation ukrainienne progressent bien. »

La délégation américaine était dirigée par le secrétaire d’État Marco Rubio, tandis que la délégation ukrainienne comprenait trois collaborateurs de Zelensky.

Selon la chaîne saoudienne Al Arabiya, les négociations ont vu la participation du ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan et du vice-ministre conseiller à la sécurité nationale Mousaid al-Aiban. Toutefois, ces derniers semblent avoir exercé une pression sur la délégation ukrainienne plutôt que d’adopter une posture neutre.

Cette séquence démontre encore une fois que les États-Unis, sous la présidence de Trump, n’ont qu’un objectif : l’accumulation de richesses et le maintien de leur hégémonie mondiale. Leur discours sur la défense de la démocratie et des droits de l’homme n’est qu’un leurre, leur vrai visage étant une fois de plus dévoilé.

Esad Mansur

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