Pour l’amour d’Allah, est-il raisonnable que la Oumma regarde ce qui se passe à Gaza ?
(Traduit)
Après deux mois de pause, l’entité sioniste a repris ses attaques contre la bande de Gaza le 18 mars 2025. Plus de 400 personnes, dont la majorité étaient des femmes et des enfants, sont tombées en martyr, et environ 600 ont été blessées. Les sionistes continuent d’ôter la vie à des dizaines, voire des centaines de personnes chaque jour : plus de 50 000 martyrs, plus de 10 000 disparus, plus de 113 000 blessés, la plupart des maisons, écoles, hôpitaux et infrastructures détruites… C’est comme si les massacres quotidiens, les politiques d’affamement et de blocus médical appliqués par les sionistes étaient devenus une chose banale, incapable d’émouvoir qui que ce soit. Est-il raisonnable, pour l’amour d’Allah, que cela se produise à Gaza sous les yeux de la Oumma islamique, comme un défi ouvert lancé à elle ?
Et posons maintenant la question dans l’autre sens : est-il raisonnable, pour l’amour d’Allah, que la Oumma islamique assiste à ce que font les sionistes à Gaza sans qu’aucun dirigeant ne se lève comme un homme pour sauver les opprimés, donner une leçon inoubliable à l’ennemi, l’éradiquer jusqu’à la racine, et purifier la Palestine de ses souillures ?
Les sionistes osent perpétrer massacre après massacre grâce au soutien illimité de l’Amérique et de l’Occident, ainsi qu’à la complicité des régimes en place dans les terres d’Islam – notamment ceux qui entourent la Palestine et qui n’ont pas levé le petit doigt pour mobiliser les armées de la Oumma afin de secourir leurs enfants de Gaza et de Cisjordanie, alors qu’Allah leur en a fait une obligation explicite (mouḥkam) dans Ses versets.
Il est pourtant dans la nature humaine, universellement reconnue, de secourir les opprimés, les faibles, ceux dont les droits sont bafoués, ceux qui subissent coups, trahisons, faim, spoliation ou atteintes à l’honneur. À ce propos, les Arabes de la Jāhiliyya avaient fondé le pacte des vertueux (ḥilf al-fuḍūl) pour porter secours aux victimes d’injustice, et le Messager d’Allah ﷺ y avait lui-même adhéré. Mutʿim ibn ʿAdī, qui n’était pas musulman, n’avait pas supporté le boycott imposé par Quraysh au Prophète ﷺ et à ses compagnons confinés dans la vallée d’Abū Ṭālib. Il leur fit parvenir nourriture et boisson, puis, accompagné d’hommes dignes et nobles, il se leva pour aller déchirer le pacte d’exclusion, en supprima toutes les clauses sauf la mention du Nom d’Allah, mit fin au blocus et libéra les assiégés. Alors, ces dirigeants et ces officiers auraient-ils moins d’honneur et de noblesse que Mutʿim ibn ʿAdī et ses semblables ?
Même les lois et systèmes des Nations Unies auxquels ces dirigeants sont affiliés leur reconnaissent le droit d’intervenir militairement pour prévenir un génocide tel que celui commis à Gaza et en Cisjordanie.
C’est pourquoi la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation en Palestine, Francesca Albanese, a déclaré le 2 février 2025 sur Al Jazeera : « Je sais que chaque pays de la région a des liens profonds avec les États-Unis, allié le plus puissant de “Israël”, ou subit leurs pressions. Mais je suis choquée par l’inaction des pays arabes. Pourquoi ne faites-vous pas pression ? Pourquoi n’intervenez-vous pas militairement ? Si le devoir de protection peut être invoqué pour d’autres, pourquoi ne pas l’appliquer au peuple palestinien ? »
Cette femme étrangère, non musulmane, n’est-elle pas plus sensible que les dirigeants et chefs militaires du monde musulman ? N’a-t-elle pas davantage de conscience que tous ceux qui gravitent autour de ces dirigeants – qu’ils soient savants, politiciens, bénéficiaires de privilèges ou justificateurs de la trahison ?
Oui, il n’existe qu’une seule solution pour sauver le peuple de Gaza et de Cisjordanie du génocide : l’intervention militaire. C’est une obligation imposée par l’Islam. Celui qui prétend le contraire est non seulement complice, mais aussi traître envers Allah, Son Messager et les croyants, et il sera humilié dans ce monde et dans l’au-delà.
Quant à ces régimes, ils se contentent de quelques condamnations répugnantes, devenues la risée générale, avec l’aval des États-Unis. Les pays ayant normalisé leurs relations avec l’entité criminelle — Égypte, Jordanie, Émirats, Bahreïn, Maroc, Turquie, ainsi que leurs alliés comme l’Azerbaïdjan — poursuivent ouvertement leurs échanges diplomatiques, commerciaux et sécuritaires avec elle, défiant ainsi leurs propres peuples, dont le sang bout dans les veines et qui brûlent d’envie de passer à l’action.
Nous ne nous attarderons même pas sur l’Autorité palestinienne et ses fidèles partisans, qui ont vendu leur religion, leur peuple et leur terre pour quelques illusions de gains matériels et une direction fictive sur quelques morceaux de terre mutilés.
Certains régimes ont permis aux populations d’organiser des manifestations, non pour mobiliser les armées ou inciter à la préparation, mais seulement pour se défouler. Or, tant que ces manifestations ne réclament pas la mobilisation militaire et ne poussent pas les peuples à renverser les régimes complices, elles ne servent à rien. Elles permettent même aux régimes criminels de se dédouaner en prétendant être plus actifs que d’autres pour la cause palestinienne.
Pendant ce temps, l’entité sioniste et l’Amérique derrière elle sèment la guerre et la terreur dans toute la région. Les frappes sur le Liban se poursuivent chaque jour, sans que l’entité ne se retire, conformément à l’accord humiliant accepté par l’Iran et son parti au Liban. Chaque jour, elle frappe aussi la Syrie, avançant jusqu’à 20 km de Damas. Le nouveau pouvoir syrien a montré son impuissance, a choisi l’humiliation plutôt que la dignité, préférant s’accrocher à la queue des vaches qu’à la gloire. Il s’est soumis à la Turquie d’Erdoğan et à l’Amérique derrière lui. Comme tous les autres dirigeants, ils ont oublié Allah, et Allah leur a fait oublier leur propre humanité. Ils se soumettent aujourd’hui aux diktats directs de l’Amérique, qui utilise l’entité sioniste comme un outil criminel contre les musulmans, pour les terroriser et les maintenir sous son emprise – afin qu’ils ne se révoltent pas, qu’ils n’échappent pas à son influence, et qu’ils n’œuvrent pas pour appliquer leur religion ni pour établir le Califat promis.
Nous savons que la Oumma est au bord de l’explosion, que son sang bout dans ses veines. Elle attend qu’un véritable leader la conduise pour qu’elle éradiquer l’entité sioniste, purifier la Palestine et al-Aqsa de ses souillures, et chasser l’Amérique, comme elle l’a déjà vaincue en Afghanistan, en Irak et en Somalie.
Telle est la réalité de cette Oumma. Elle est la meilleure communauté suscitée pour l’humanité, porteuse d’une idéologie juste, héritière d’une histoire glorieuse. Elle a déjà surmonté les croisades, l’invasion mongole, les déviances des Fatimides ou des Qarmates. Elle est revenue à la vie, elle s’est relevée en tant qu’État puissant. Et avec la permission d’Allah, elle se relèvera encore. Ce qu’il lui manque aujourd’hui, c’est une direction politique sincère et consciente. Par la volonté d’Allah, cette direction émergera sous la bannière du Hizb ut-Tahrir, qui établira le second Califat bien guidé, arrachera la Oumma aux griffes du colonialisme sous toutes ses formes, éliminera ses systèmes et ses agents, purifiera al-Aqsa et les terres bénies qui l’entourent, et étendra la lumière de l’Islam jusqu’aux confins du monde, reliant ce centre à la Mosquée sacrée (al-Masjid al-Ḥarām). Il est inévitable que le pouvoir revienne un jour à Hizb ut-Tahrir pour mener le Califat dans cette mission.
Esad Mansur
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