Un regard sur l’actualité

(Traduit)

Un regard sur l’actualité – 16 mai 2025

Trump rencontre Ahmad al-Shara et le loue pour avoir accepté les conditions des États-Unis

Le 13 mai 2025, à son arrivée en Arabie Saoudite, le président américain Donald Trump a annoncé dans un discours qu’il allait lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, après avoir précédemment évoqué un possible allègement, à la demande de son homologue turc Erdoğan. Il a déclaré : « Beaucoup m’ont interrogé à ce sujet, car la manière dont les sanctions leur sont appliquées ne leur offre pas l’opportunité d’un nouveau départ. Nous voulons donc voir comment nous pouvons les aider. »

Par la suite, Trump a tenu une réunion de 33 minutes avec le président syrien Ahmad al-Shara, à l’invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et en sa présence. Le président turc Erdoğan y a également participé par téléphone, affirmant à Ahmad al-Shara : « Tu dois accepter les conditions de Trump. » C’est pourquoi Trump a ensuite fait l’éloge d’al-Shara en déclarant : « Mes échanges avec al-Shara se sont très bien passés », le décrivant comme « un jeune homme séduisant, vigoureux, remarquable, au passé solide ». Depuis l’avion présidentiel qui le menait de Riyad à Doha, seconde étape de sa tournée, Trump a déclaré aux journalistes : « Je lui ai dit (à Ahmad al-Shara) que j’espère qu’il rejoindra les Accords d’Abraham une fois les choses stabilisées. Il a répondu oui. Mais il leur reste encore beaucoup à faire. »

La porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, a déclaré dans un communiqué : « Le président turc s’est engagé à œuvrer aux côtés de l’Arabie Saoudite pour encourager la paix et la prospérité en Syrie. » Elle a précisé que Trump avait soumis cinq exigences au président syrien :

  1. Signer les Accords d’Abraham pour normaliser les relations avec « Israël »,

  2. Faire partir de Syrie tous les combattants étrangers,

  3. Expulser certains membres de mouvements armés palestiniens,

  4. Aider les États-Unis à empêcher le retour de Daech.

  5. Assumer la responsabilité des centres de détention des membres de Daesh dans le nord-est de la Syrie.

Avant la rencontre, Ahmad al-Shara avait proposé plusieurs idées pour renforcer les relations syro-américaines, notamment la construction d’une tour à Damas portant le nom de Trump. Il s’est également dit ouvert à une normalisation avec l’entité sioniste et à l’accès des États-Unis aux réserves syriennes de pétrole et de gaz naturel.

Voici donc les dirigeants des musulmans : les pires des créatures, endurcis dans l’hypocrisie, accoutumés à la trahison et aux concessions faites à l’ennemi. Ils ne rechignent pas à accepter toutes les conditions de leurs ennemis, recherchant l’honneur auprès d’eux.

« Annonce aux hypocrites qu’un châtiment douloureux les attend, ceux qui prennent les mécréants pour alliés au lieu des croyants. Cherchent-ils la puissance auprès d’eux ? C’est en Allah que réside toute la puissance. » (S4,V138–139)

Trump pille les richesses de la Oumma sous prétexte de commerce et d’investissement

Le président américain Trump a affirmé que les Saoudiens allaient investir près de 600 milliards de dollars aux États-Unis, dont 142 milliards destinés à des achats dans le domaine de l’armement, qualifiant cet accord de “historique”.

Lors de la visite de Trump au Qatar, la chaîne Al Jazeera a rapporté, le 14 mai 2025, que le Qatar avait signé, au nom de Qatar Airways, le plus important contrat d’achat d’avions jamais conclu avec Boeing, dans le cadre de la visite du président américain. La Maison Blanche a indiqué que l’accord portait sur 210 appareils pour une valeur de 96 milliards de dollars. Cela rectifie l’annonce de Trump qui avait parlé d’un montant de 200 milliards de dollars, ayant semble-t-il inclus les contrats concernant les moteurs. Qatar Airways a également signé des accords complémentaires avec Boeing, ainsi qu’avec General Electric Aviation pour l’achat de moteurs. Trump a affirmé qu’il s’agissait du plus grand contrat de l’histoire de la compagnie. Al Jazeera a également rapporté que plus de 800 entreprises américaines investissaient au Qatar, dont 120 à capitaux 100 % américains.

Il est également prévu que Trump annonce, lors de son arrivée aux Émirats arabes unis le 15 mai 2025, la signature officielle d’accords avec ce pays. Ces accords avaient été signés le 21 mars 2025 à la Maison Blanche par Tahnoun ben Zayed, conseiller à la sécurité nationale et vice-émir d’Abu Dhabi. Ils prévoient un investissement de 1 400 milliards de dollars sur dix ans.

Ainsi, les richesses de la Oumma sont dilapidées au profit du colonialisme américain. Ensuite, la Syrie, l’Égypte, le Soudan et d’autres pays arabes et musulmans quémandent l’aide de l’Amérique. Ces États — qu’ils investissent en Amérique ou y mendient — sont maintenus sous son contrôle et son arrogance. Les États-Unis exploitent cette situation pour imposer leurs conditions, en particulier la sécurité de l’entité sioniste, la préservation de leurs intérêts dans la région, et la guerre contre ceux qui œuvrent au retour de l’Islam sous prétexte de lutte contre le « terrorisme ».

Le PKK annonce sa dissolution et la fin de la lutte armée

Le 12 mai 2025, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé sa dissolution ainsi que la fin de sa lutte armée contre la Turquie, entamée en 1984 et ayant causé la mort de plus de 40 000 personnes en près de 40 ans.

L’agence Fırat, proche du parti, a relayé cette annonce en précisant que cette décision s’inscrivait dans l’appel à la « paix et à la société démocratique » lancé par « le leader Apo » (Abdullah Öcalan) le 27 février 2025. Le 12ᵉ congrès du PKK s’est tenu du 5 au 7 mai 2025. Le communiqué publié affirme que « le parti a achevé sa mission historique et a mené la question kurde au point de solution par la voie politique démocratique. » Il y est déclaré que « la structure organisationnelle du PKK est dissoute, que la lutte armée prend fin, ainsi que toutes les activités menées au nom du PKK ». Il est précisé qu’Abdullah Öcalan supervisera lui-même la mise en œuvre de cette décision.

Le communiqué évoque également les pressions subies en ces termes : “Notre congrès s’est tenu paisiblement malgré les conditions difficiles, la poursuite de la guerre, les frappes aériennes et terrestres, ainsi que le blocus permanent imposé par le Parti démocratique du Kurdistan (au pouvoir dans la région du Kurdistan au nord de l’Irak) contre nos zones.”

Il semble que les agents britanniques influents au sein du PKK n’ont pas pu résister à ces pressions. Les États-Unis, la Turquie et le gouvernement irakien exerçaient en effet une pression forte sur le gouvernement régional du Kurdistan pour qu’il cesse tout soutien au PKK. Cela a conduit ce dernier à intensifier ses attaques et à resserrer son blocus. Des pressions ont également été exercées sur les FDS (Forces démocratiques syriennes) inféodées aux États-Unis pour qu’elles expulsent les membres du PKK de Syrie et coupent les liens avec le parti. L’appel d’Öcalan semble avoir influencé certaines branches importantes du PKK, accentuant les pressions sur sa direction pro-britannique, la forçant à organiser ce congrès et à adopter cette décision.

Par ailleurs, l’appel du PKK, tout comme celui du régime turc, reste un appel nationaliste, interdit en Islam. Car l’Islam appelle à l’unité des musulmans — Arabes, Turcs, Kurdes, Perses et autres — en une seule Oumma gouvernée par un seul Calife appliquant l’Islam.

Le gouvernement provisoire du Bangladesh annonce l’interdiction du parti Ligue Awami

Le 12 mai 2025, le gouvernement provisoire du Bangladesh a annoncé l’interdiction du Parti de la Ligue Awami ainsi que de toutes ses activités et organisations affiliées, en vertu de la loi antiterroriste. Ce parti est dirigé par l’ancienne Première ministre Hasina, actuellement en fuite et réfugiée en Inde. Le gouvernement a avancé comme motif de cette interdiction les crimes contre l’humanité commis par le parti, précisant qu’elle resterait en vigueur jusqu’à ce que le procès de ses dirigeants soit achevé. Parallèlement, la Commission électorale a annulé l’enregistrement du parti et lui a interdit toute participation aux élections.

Il semble que le chef du gouvernement provisoire, Mohammed Yunus, agent des États-Unis, ait lancé une opération pour éliminer les agents britanniques affiliés à la Ligue Awami. Ce parti avait, avec le soutien britannique et l’intervention directe de l’Inde (alors dirigée par le Congrès, pro-britannique), orchestré la scission entre le Pakistan occidental et oriental, menant à la création du Bangladesh.

Hasina a fui le pays le 5 août 2024, à la suite d’un vaste soulèvement étudiant déclenché par son régime autoritaire, notamment contre le « système de quotas » dans la fonction publique, qui réservait environ 56 % des postes à certains groupes spécifiques. Ce système fut exploité par Hasina et son entourage pour favoriser l’emploi de leurs proches et partisans, tout en excluant les opposants. Parmi ces groupes bénéficiaires figuraient ceux qui avaient participé, aux côtés de son père, à la trahison commise lors de la guerre de séparation entre le Pakistan oriental (actuel Bangladesh) et le Pakistan occidental en 1971, avec le soutien de la Grande-Bretagne et l’intervention directe de ses agents en Inde.

Le gouvernement de Hasina avait interdit le Hizb ut-Tahrir en 2009. Mais cette interdiction doit être considérée comme nulle et non avenue, car elle fut imposée de manière arbitraire, injuste et oppressive, en violation manifeste de l’Islam. Le nouveau gouvernement doit impérativement rétablir la justice envers ce parti sincère, lui permettre de reprendre ses activités librement, et soutenir ses efforts visant à relever la Oumma et à établir le Califat bien guidé selon la méthode prophétique.

Esad Mansur

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