Un regard sur l’actualité

(Traduit)

Un regard sur l’actualité – 18 avril 2025

Après le ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste, le président syrien s’est rendu aux Émirats arabes unis

Le président syrien Ahmad al-Shara a effectué une visite aux Émirats arabes unis le 13 avril 2025, où il a rencontré le président Mohamed ben Zayed à Abou Dhabi.

Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président émirati, a déclaré avoir participé à l’entretien, ajoutant sur son compte officiel X le 14 avril 2025 : « La rencontre entre les deux présidents s’est déroulée avec succès à tous égards. » L’agence de presse émiratie a pour sa part rapporté que « les deux parties ont discuté des moyens de renforcer les relations fraternelles entre les deux pays et de développer leur coopération commune dans tous les domaines ».

Ce qui est notable ici, c’est que cette visite survient juste après celle de Gideon Sa’ar, ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste, qui s’était rendu aux Émirats le 6 avril 2025, où il avait rencontré son homologue émirati Abdullah ben Zayed, insistant sur les liens entre les deux entités, avec un cynisme évident face aux vies arrachées, affamées et privées de soins par leurs mains. Les dirigeants émiratis ont en effet clairement affiché leur loyauté totale envers les sionistes, allant jusqu’à soutenir leur guerre criminelle contre Gaza.

Dans ce contexte, il semble que la visite d’Ahmed al-Shara visait en priorité la question suivante : il aurait demandé une médiation auprès de ces dirigeants, amis des sionistes, afin qu’ils interviennent pour faire cesser les attaques incessantes de l’entité contre la Syrie. En effet, les sionistes ont récemment occupé de nouveaux territoires et se sont approchés à une vingtaine de kilomètres de Damas. Le régime syrien dirigé par Ahmed al-Shara a, face à cette agression, adopté une attitude misérable et soumise, en s’éloignant de l’application de la loi d’Allah. Il n’a pas déclaré le jihad, n’a pas mobilisé son peuple armé pour repousser cette attaque, ni ensuite redirigé ses efforts vers la libération de la Palestine.

L’Iran annonce être sur le point de parvenir à un cadre d’accord avec les États-Unis

Le samedi 12 avril 2025, l’Iran a annoncé la fin du premier cycle de pourparlers indirects avec les États-Unis à Oman. Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré : « Durant ces négociations menées sous médiation omanaise, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi et l’émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ont échangé, via le ministre omanais, les positions respectives de leurs gouvernements concernant le programme nucléaire iranien et la levée des sanctions illégales imposées à l’Iran… Les discussions ont duré plus de deux heures et demie dans une atmosphère constructive, fondée sur le respect mutuel. Les deux parties ont convenu de poursuivre les négociations la semaine prochaine. » (Agence Tasnim)

Le ministre iranien Abbas Araqchi a par ailleurs affirmé aux médias que « les parties sont très proches d’un cadre commun de négociation ».

Le président américain Trump, le 14 avril 2025, a déclaré : « L’Iran doit renoncer à l’idée même de posséder une arme nucléaire. Ils ne peuvent pas en obtenir. » Il a ajouté : « Les négociations doivent progresser rapidement, car l’Iran est désormais très proche de posséder l’arme nucléaire. » Il a également réitéré sa menace d’une frappe militaire en cas d’échec des négociations. (CNN)

Witkoff, interrogé le 14 avril 2025 sur la chaîne Fox News, a déclaré que « les discussions avec l’Iran porteront essentiellement sur la vérification de son programme nucléaire », ajoutant : « Ces pourparlers se concentreront principalement sur deux points : la vérification de l’enrichissement de l’uranium, et celle de l’arsenal militaire, y compris les missiles, les types de missiles stockés et les vecteurs utilisés pour ces bombes. »

L’administration Trump cherche à négocier depuis une position de force. Ils se sont approprié le slogan “MAGA” (Make America Great Again – Rendre à nouveau l’Amérique grande). Le prestige des États-Unis avait été terni après les humiliantes défaites qu’ils ont subies face aux musulmans en Afghanistan et en Irak. Parallèlement, l’administration Trump cherche à conclure un accord bilatéral sur le programme nucléaire avec l’Iran – qui agit discrètement dans son orbite – afin de lever les sanctions et de s’arroger la part du lion dans les investissements en Iran, privant ainsi les autres signataires de l’accord nucléaire de 2015 de ces opportunités, ou du moins en affaiblissant leur présence et leurs investissements dans le pays.

Le Royaume-Uni organise une conférence sur le Soudan à Londres

Le 15 avril 2025, le Royaume-Uni a annoncé l’organisation à Londres d’une conférence internationale sur les conflits au Soudan, avec la participation de vingt ministres des Affaires étrangères, en présence de la France, de l’Allemagne, de l’Union européenne et de l’Union africaine. Le gouvernement soudanais dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide de Hemedti n’y ont toutefois pas été conviés.

En revanche, un représentant de l’ex-premier ministre Abdallah Hamdok – chef de l’alliance jadis appelée « Takaddum » (Progrès), désormais rebaptisée « Sümud » (Résistance), et agent britannique notoire – s’est rendu à Londres sous prétexte de présenter des propositions pour la paix et la stabilité au Soudan. Il s’agit de Khalid Omar Yousuf, qui occupait le poste de ministre chargé des affaires présidentielles dans l’ancien gouvernement de Hamdok.

Il a déclaré : « Nous sommes venus à Londres pour coordonner avec les Soudanais vivant au Royaume-Uni et partager certaines idées avec les délégations présentes. Parmi nos suggestions : créer un mécanisme permanent de coordination internationale visant à résoudre la crise humanitaire et à accélérer les efforts de paix. »

Il a également indiqué que Hamdok avait adressé un message contenant ces propositions au ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, afin qu’il les transmette aux participants. Yousuf a précisé : « Le pays connaît une polarisation sociale extrême, offrant un terrain favorable aux projets de partition du Soudan. » Et d’ajouter : « Cette guerre est en réalité dirigée contre la transition démocratique civile et les nobles aspirations de la révolution de décembre. » (Asharq al-Awsat, 14.04.2025)

Ces déclarations confirment clairement que l’alliance dite « Sumud », dirigée par Hamdok, agit en tant qu’agent de la Grande-Bretagne.

Le gouvernement soudanais, écarté de la conférence, avait protesté une semaine plus tôt contre sa tenue. Pourtant, il aurait dû la rejeter ouvertement, ainsi que toute ingérence de la Grande-Bretagne et d’autres puissances dans ses affaires.

La Grande-Bretagne cherche à rivaliser avec les États-Unis, qui l’ont marginalisée dans le dossier soudanais en s’appuyant sur leurs agents locaux ayant formé l’ancienne alliance « Tagadum » (Progrès), ainsi que sur des acteurs régionaux tels que les Émirats arabes unis. Les États-Unis ont en effet agi seuls sur la plateforme de Djeddah, en traitant la question soudanaise avec leurs propres agents locaux — représentant le commandant de l’armée Burhan et les Forces de soutien rapide — ainsi qu’avec leurs relais régionaux comme l’Arabie saoudite.

En organisant cette conférence, la Grande-Bretagne cherche à reprendre l’initiative face à Washington. Il a convié ses propres agents régionaux, comme les Émirats arabes unis ou le Kenya, et d’autres pays afin de donner à l’événement une envergure internationale. Tout le monde comprend désormais que les véritables causes des tragédies soudanaises résident dans le conflit international entre Washington et Londres, ainsi que dans les luttes d’influence entre leurs agents locaux et régionaux.

La Russie alerte sur un nouveau piège américain

Le 14 avril 2025, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré : « À ce niveau, les échanges avec Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain, sont très utiles et efficaces. Ils constituent un canal extrêmement important pour l’échange d’informations entre les deux parties. Grâce à ce canal, des positions divergentes sur certains dossiers peuvent être transmises directement d’un président à l’autre. Cela permet aux deux camps d’obtenir les informations à la source… Nous sommes peut-être au tout début d’un processus visant à normaliser les relations, voire à en établir de nouvelles. » Il a ajouté : « Les contacts se poursuivent à plusieurs niveaux, notamment entre les ministères des Affaires étrangères, les services de renseignement, ainsi que par l’intermédiaire de Kirill Dmitriev, représentant spécial du président Poutine pour les investissements. »

Witkoff avait rencontré le président russe Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg le 11 avril 2025 pendant quatre heures. C’était leur troisième entretien depuis février. Peu après, le président américain a déclaré : « Les discussions sur la fin de la guerre avancent, mais il faudra, à un moment donné, passer à des actes concrets ou en finir avec ces pourparlers. »

Dans une interview au journal russe Kommersant le 15 avril 2025, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a répondu à une question sur l’éventualité d’un accord de paix : « Il est difficile de se mettre d’accord sur les éléments essentiels. Ils sont encore à l’étude. » Il a ajouté : « Nous savons parfaitement à quoi devrait ressembler un accord garantissant des intérêts mutuels – nous ne nous y opposons pas. Mais nous savons tout aussi bien à quoi ressemble un accord qui serait un nouveau piège pour nous. »

Lavrov a ainsi mis en garde contre un éventuel nouveau piège américain. Il faisait notamment allusion aux événements de février 2022, lorsque l’administration Biden avait attisé la guerre en Ukraine en poussant les Ukrainiens à provoquer Moscou. Il soupçonne désormais Washington de préparer un accord destiné à piéger la Russie, par exemple en l’isolant de la Chine et de l’Europe, en accaparant ses ressources minières sous couvert d’investissements, ou en rachetant son pétrole et son gaz à des prix dérisoires.

Esad Mansur

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